B. Et le sport apporte parfois aux jeunes les vices de notre société:

Le dopage et la tricherie pour réussir à tout prix

1. Le dopage
2. Les disciplines contrôlées.

• Un esprit de compétition poussé à son paroxysme peut parfois engendrer un rejet de l'adversaire qui crée un comportement violent et nuit au processus d'intégration.

1. La violence au sein de la pratique sportive.
2. La violence dans le monde du sport.

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Toujours plus haut, toujours plus vite, toujours plus riche. Telle pourrait être la nouvelle devise olympique et sportive tant le sport connaît une perpétuelle évolution depuis vingt ans. Il semblerait en effet que depuis plus de deux décennies, le sport ne soit plus une affaire d'aimables champions et de vaillants bénévoles, mais bien une valeur marchande dont la cote ne cesse de grimper .De ce fait le sport se retrouve confronté aux dérives qui guettent l'ensemble de la société: la corruption, le dopage et le racisme sont autant de fléaux que le milieu sportif a beaucoup de mal à éradiquer. Le dopage n'épargne actuellement aucun sport ni aucun pays. Ce phénomène date de l’après guerre mais les révélations faites à partir des années quatre-vingt ont contribué à le mettre en lumière. Dans certains pays de l'Est ( en ex RDA notamment) et en Union soviétique, le dopage systématique et contrôlé des athlètes était devenu une pratique courante et normalisée. Mais la prise de conscience générale de l'ampleur de ce problème a sans aucun doute eut lieu lorsque le sprinter américain Ben Jonhson, convaincu de dopage fut démis de sa médaille d'or du 100 mètres aux jeux Olympiques de Séoul en 1988. Stéroides, anabolisants, hormones de croissance et autre dopage sanguin sont des produits et des pratiques très répandus, dont l'utilisation met en danger non seulement la santé des athlètes, mais affectent au-delà les valeurs premières du sport. Cette activité que nous avons précédemment analysée comme fondée sur le respect de codes et règlements que l'on peut retranscrire dans notre vie sociale est donc soumise à cette tricherie qui permet à chacun d'améliorer sensiblement ses performances, au mépris des risques réels sur la santé des sportifs dopés. Le problème se retrouve aussi bien au niveau professionnel qu'aux niveaux plus modestes de pratique sportive, Ainsi les jeunes joueurs de clubs sont-ils trés souvent tentés de céder aux avantages immédiats de certains produits qui permettent un effort plus long et intense, et donc une réussite sportive facilitée.

     Les valeurs positives inculquées par les sports collectifs disparaissent, comme par exemple le respect d'autrui qui selon Kant est le seul sentiment moral faisant que respecter l'autre, c'est s'interdire de l'employer comme un pur moyen au service de ses fins. Ainsi, Kant explique que "Mépriser d'autres hommes, c' est à dire leur refuser le respect qui est du à tout homme en général , est dans tous les cas contraire au devoir, car ce sont des hommes." Il parait donc évident que le recours au dopage est la parfaite négation du respect du à l'adversaire et à ses coéquipiers, la volonté de remporter la victoire contre l'équipe adverse fait que le sportif décide de trahir les valeurs et les règles du sport, réduisant ainsi à néant le role positif que joue la pratique d'un sport collectif dans la vie sociale de l'individu. Comment le milieu sportif pourrait en effet remplir son rôle d'agent socialisateur auprès des jeunes en difficulté si les valeurs qu'il inculque sont celle de la tricherie comme moyen de réussite? Le sport ne serait plus alors un moyen d'intégrer des valeurs et normes positives que le jeune homme retranscrirait dans sa vie sociale mais exercerait finalement une influence totalement néfaste à un apprentissage de régles permettant à celui-ci de trouver sa place dans la société.

Actuellement, la lutte antidopage ne cesse de progresser mais semble pourtant toujours avoir un temps de retard sur les nouveaux produits dopants mis en place. A force de scandales et de révélations, les grandes organisations sportives se mettent enfin à traquer les tricheurs. Il faut espérer une montée en puissance continue de l'Agence mondiale antidopage (l' AMA) créée en1999 à l'initiative des gouvernements européens. Des efforts dans la lutte contre le dopage restent en effet à faire, l'AMA préconise en particulier plus de contrôles inopinés et surtout la mise en place d'un suivi médical rigoureux de chaque athlète .La lutte antidopage se réveille au moment ou certains évoquent déjà le prochain stade du fléau : le dopage génétique. Encore une fois, de vastes campagnes de préventions mises en place par le ministère de la jeunesse et des sports ont lieu dans les clubs et associations sportives ou le sujet souvent  jugé tabou n'est malheureusement que trop rarement abordé avec les jeunes adhérants du club.

     Bien que le dopage soit l'exemple le plus criant du développement de la tricherie dans le milieu sportif, il ne faudrait pas oublier les nombreux cas de corruption de l'adversaire, de match truqués(comment oublier la tumultueuse affaire OM-Valenciennes, et plus récemment les matchs de tennis truqués des joueurs russes tel que Kavelnikov?), ou encore la falsification de licences de joueurs dans de nombreux clubs de football et de rugby de tous niveaux qui reflétent une fois encore l'ampleur de ce problème.

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     On constate que le cyclisme constitue toujours la première discipline sportive contrôlée en 2002 avec 20,9 % de l’ensemble des prélèvements (contre 23,2 % en 2001 et 22,2 % en 2000), soit 1557 prélèvements. Les raisons tiennent au nombre très élevé de compétitions en cyclisme qui se tiennent en France et à la politique de contrôle antidopage très volontariste de la fédération internationale.

     Tout comme en 2001, l’athlétisme et le football restent respectivement les 2^ème et 3^ème disciplines les plus contrôlées (athlétisme : 8,4 %, soit 627 prélèvements et le football 6,8 %, soit 506 prélèvements) toujours loin derrière, cependant, du cyclisme. Il convient de relever l’effort important fait durant le 2^nd semestre 2002 (contrôles non inopinés et inopinés) sur les clubs de football professionnels. Suite à une politique très volontariste des instances internationales du rugby, celui-ci se retrouve en 4^ème position des disciplines les plus contrôlées par le ministère des sports (4 % en 2002, soit 296 prélèvements). En 2003, la politique de contrôle antidopage a tendu à privilégier les contrôles inopinés en essayant d’atteindre au moins trimestriellement 50 % des contrôles ; parmi les cibles priviligiées, une attention toute particulière devra être portée aux sportifs professionnels et en particulier dans le football et le rugby qui devaient pouvoir faire l’objet de contrôles inopinés en club notamment, et aux sportifs relevant de disciplines olympiques et susceptibles d’être sélectionnés aux Jeux Olympiques d’Athènes.

• En 2002, les principales substances détectées sont les suivantes :

1. Les corticoïdes : 42 %
2. Le cannabis : 21%
3. Le salbutamol : 12 % 
4. Les stimulants : 8 %
5. Les stéroïdes anabolisants : 5 %

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      Une rencontre sportive nécessite pour chaque confrontation un vainqueur et un vaincu, on définit souvent la relation du sportif avec son adversaire par un vocabulaire guerrier tout à fait significatif de l’esprit de compétition qu’impose cette opposition.

     Cette recherche perpétuelle de la victoire peut alors mener le joueur à un véritable rejet de l'adversaire et ainsi à enfreindre les règles imposés par le sport pratiqué, il est donc malheureusement aisé que le rapport à autrui bascule vers une volonté absolue de dominer son adversaire. On assiste ainsi à un important développement de violences en tout genre, autant verbales que physiques, qui témoignent de faiblesses préoccupantes dans le milieu sportif censé structuré les jeunes individus.

     Comment peut-on en effet définir le sport comme agent socialisateur si celui-ci est le théâtre d’actes violents en tout genre? Si le jeune joueur issu de zone urbaine sensible est soumis ou fait usage de violence lors de rencontre sportives de tout niveau, les normes et valeurs inculquées par le sport ne seront plus celles du respect  d’autrui et de la solidarité entre individus mais deviendront en fait une lutte violente et un conflit perpétuel au-delà de toutes limites qu’ils retranscriront à nouveau dans la société.

     De plus, la violence dans le milieu sportif peut prendre de nombreuses formes, celle-ci se propage en effet tant sur le terrain que en dehors. Les sports d'équipe comme le rugby impliquant le contact physique entre joueurs sont plus propices à des actes violents. Plus grave encore, ces débordements et agressions sont souvent légitimées par le discours tenu habituellement par les entraineurs à leurs joueurs qui explique que le rugby est un jeu viril, ce qui justifierait une interprétation laxiste de ses régles.

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     Mais la violence ne se limite pas au simple cadre du terrain de sport, le développement du mouvement hooligan parmi les supporters de football illustre bien cette expansion d’actes violents en-dehors de la compétition en elle-même.  Depuis plus d'une vingtaine d'années, on a assisté à un développement considérable du phénoméne des supporters qui se traduit parfois par la perpétration d'actes violents d'autant plus insupportables qu'ils ternissent une nouvelle fois l'idée que l'on se fait habituellement du sport. Nombreux sont en-effet les supporters suivant les déplacements et rencontres de leur équipe qui confondent l’encouragement avec l’intimidation des supporters adverses qui mènent à des altercations répétées dans les tribunes.

     Les violentes rixes entre supporters issus de villes différentes sont devenues une pratique courante et l'augmentation du nombre et de la gravité de ces actes a conduit les autorités à agir et à mettre en place une loi à ce sujet. Ainsi une convention européenne sur la violence et les débordements de spectateurs fut élaborée en 1985 et ratifiée par la France en 1987. Celle-ci recommande aux Etats signataires d'assurer"l'élaboration et la mise en oeuvre des mesures destinées à prévenir et à maitriser" les agissements concernés.

     En France une premiére loi apparue le 13 Juillet 1992 intervenait dans ce sens. Ces textes ont pour but de dissuader les supporters de recourir à la violence, on a ainsi cherché à atteindre ce but en incriminant sept sortes de comportements susceptibles de se produire dans une enceinte sportives. Ils peuvent étre situés sur une ligne continue en allant de la conduite la plus éloignée à la plus proche de la violence:

• pénétration illicite  dans l'enceinte sportive en état d'ivresse. art 42-4
• introduction de boissons alcoolisées. art 42-5
• port d'objets xénophobes. art 42-6
• provocation et incitation à la haine ou à la violence.  art 42-7
• pénétration illicite sur l'aire de jeu. art 42-10
• introduction d'artifices ou d'armes. art 42-8
• jet de projectiles dangereux. art 42-9

     Il se pose donc bien dans le milieu sportif le risque de la rupture entre la confrontation à l'adversaire en respectant des régles strictes et une dérive incontrollable vers une volonté d'éradiquer l'adversaire tant physiquement que psychologiquement par une violence tant physique que morale. Le sportif n'est alors plus en situation de respect de ses partenaires et des adversaires mais bien à la recherche du conflit avec l'autre camp. La fonction d'agent socialisateur que nous avions donc précédemment attribué au cadre sportif est réduite à néant, la relation à autrui passe alors par la volonté de dominer l'adversaire en-dehors des régles sportives pour gagner. C'est donc bien cet esprit de compétition poussé à son paroxysme qui met en place une  frontiére ténue entre l'opposition de deux équipes selon les régles du sport pratiqué et un affrontement illimité et violent du à un rejet complet de l'adversaire qui se développe aussi en-dehors du terrain, dans le comportement des supporters. Ainsi, la socialisation par le biais du sport connait des limites certaines dû au développement de ce véritable fléau se développant dans le milieu sportif.

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